
Le changement climatique est devenu un phénomène indéniable qui affecte drastiquement sur les régions pauvres dont le niveau de résilience reste faible. De nombreux météorologues et climatologues ont prouvé à travers des études scientifiques irréfutables son impact sur l’environnement, l’agriculture et la santé publique notamment dans les centres urbains. Du fait du réchauffement climatique qui en est le corollaire, nous assistons à la fonte des glaciers au niveau des pôles entrainant une submersion de beaucoup de terres arables, alors que dans les pays tropicaux nous constatons une forte évapotranspiration due à la forte radiation solaire et à la déforestation galopante qui accélère aussi la désertification. Il en découle des sècheresses cycliques et des famines qui affectent des millions d’individus dont la plupart sont obligés de migrer vers des régions beaucoup plus propices. On les appelle les migrants climatiques qui étaient au nombre de 32 millions en 2012. Si rien n’est fait dans la décennie à venir pour inverser cette tendance, il faudra s’attendre à une détérioration de nombreux écosystèmes et un amincissement de la biodiversité, notamment dans les pays en développement. Le changement climatique impacte à plusieurs niveaux, notamment en Afrique et pourtant il existe des solutions des moins dispendieuses.
Les eaux de surface et eaux souterraines
Du fait de la forte radiation et de la grande déforestation, il se produit une forte évapotranspiration, un asséchement progressif des eaux de surface, un affaissement des nappes phréatiques, la fonte des glaciers... Les régions polaires dont l’approvisionnement en eau dépend des chutes de neige feront davantage face à l’assèchement des sources et par endroit aux inondations. En Afrique, le lac Tchad a perdu 90% de ses eaux alors que le fleuve Niger s’est rétréci posant du coup un problème de navigabilité, la diminution des pâturages…
Les sols
Il se produit plusieurs phénomènes qui entrainent la dégradation des sols. Parmi ceux-ci : leur appauvrissement, leur assèchement, leur acidification, une forte salinisation et une fossilisation. Il en découle sur le long terme une baisse des productions agricoles.
La faune
Elle ressent l’impact du changement climatique en ce sens que de nombreuses espèces d’animaux sont en voie de disparition. Le manque de pâturages, l’assèchement des points d’eaux ainsi que les feux de brousse entrainent peu à peu la diminution de la faune.La biodiversité et les écosystèmes s’en trouvent éprouvés d’autant qu’avec la disparition de certaines espèces florales et animalières les cycles de reproduction et de pollinisation sont affectés.
Impact sur l’agriculture
L’agriculture mondiale ressent les effets du changement climatique. Du fait de la dégradation des sols, de l’irrégularité des cycles de pluies, de la baisse de l’humidité et de la forte évaporation des eaux de surface, les récoltes ne sont plus abondantes dans beaucoup de régions du monde. Cela débouche sur des sécheresses et des famines qui ont des répercussions sur la sécurité alimentaire, notamment dans des régions telles que le Sahel.
Impact sanitaire
Nous assistons à la résurgence de nombreuses maladies telles que le paludisme, la fièvre de la dengue, la trypanosomiase, la fièvre jaune… notamment dans les régions tropicales où il règne aussi une grande pauvreté et une faible résilience des populations. La grande pollution des villes combinée à la promiscuité qui y prévaut détériore le cadre de vie ainsi que la santé publique.
Des solutions
Il en existe et des plus simples. Nous savons que le CO2 et le méthane sont aujourd’hui des gaz qui contribuent énormément au réchauffement climatique et pourtant les forêts peuvent nuancer leurs effets à travers un phénomène de sécrétion. Donc il faut contenir la déforestation, planter des arbres partout où la possibilité se présente et créer des espaces verts dans toutes les grandes villes dont certaines doivent être désengorgées. Il convient aussi de réguler les coupes de bois, d’encourager l’usage des énergies renouvelables. Il faut initier des campagnes mondiales de reforestation. Il existe bien entendu d’autres solutions, mais voilà celle que nous trouvons simple, efficiente et moins onéreuse. Il faut juste de la volonté politique.
Contribution
Dr Mohamed Lamine Manga, historien, politologue et environnementaliste ; Coordinateur de projet/Unicef Norvège